Application pédagogique pour l'étude du marché.
Bianca Gomez, 18 ans, a commencé à travailler
comme modèle au lycée, percevant des cachets de 30 000 $ par an. Son rêve était
de travailler pour les grandes maisons de couture et les grands magazines de
mode. « Quand on vient d’où je viens (une famille pauvre d’émigrants
mexicains), on a généralement le choix entre tomber enceinte, se marier, ou
travailler comme serveuse ». Bianca choisit de saisir sa chance : elle
quitte Los Angeles et sa famille, pour aller à New York. Mais, là, elle doit
déchanter.
Le marché des modèles a beaucoup changé récemment.
Il s’est mondialisé. Les grands centres de la mode sont inondés de jeunes
femmes venues de Russie, d’Europe de l’Est, du Brésil, et des quatre coins du
monde, qui rêvent toutes de devenir top model. Internet, avec des sites comme Models.com
(15 000 inscriptions par mois !) permet à toutes les jolies filles du
monde de se faire connaître auprès des agences. Cet afflux de candidates a fait
explosé l’offre sur le marché des modèles. Pendant la semaine de la mode, les
filles doivent se contenter de cachets allant de 0 à 1000 $, et beaucoup sont
payées en nature (elles gardent les vêtements avec lesquels elles ont défilé).
Autre conséquence de l’abondance de modèles : les agences renouvellent
leur staff beaucoup plus vite. La durée moyenne dans l’emploi d’un modèle
n’excède pas deux ans, contre près de dix autrefois.
Mais ce n'est pas tout. Les préférences des
employeurs ont aussi évolué. Les magazines de mode préfèrent désormais faire la
une avec des célébrités comme Angelina Jolie ou Uma Thurman, plutôt qu’avec des
modèles anonymes, pensant que leurs lecteurs s'identifient mieux à un visage
familier. Elle n’a pas fait une seule couv avec un modèle depuis
2004. La baisse de la demande a tiré davantage les cachets vers le bas.
Le résultat de tout cela, c’est que Bianca
parvient à peine à joindre les deux bouts. Après avoir reversé 20 % des gains à
son agence, payé son loyer, ses frais de transport (4 000 $ pour revenir
bredouille d’auditions à Milan) et toutes ses dépenses de modèle, elle en est
réduite à manger des macaroni, et prend le métro pour se rendre aux auditions
(souvent quatre à cinq par jour). Elle a largement entamé le capital mis de
côté pendant ses années de lycée. Bianca pense sérieusement à laisser tomber le
métier.
D’après
Strike a Pose, Count Your Pennies, Wall Street Journal, 3 février 2007
1 commentaire:
Ce marché des modèles a d'autant plus exposé que le relais des prestations est démultiplié grâce à internet. Film de pub,court-métrage, défilé, les occasions de voir des mannequins sont nombreuses et ces filles qui sont marchandisées et qui le savent ont bien raison de profiter d'un monde où l'apparence est primordiale.
J'en connais 2 ou trois qui sont venues me voir pour que la chirurgie esthétique les aide à mieux se vendre.
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