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Kingana ki bampangi bole - Les deux frères
Kingana ki bampangi bole - Les deux frères
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Une mère avait eu deux fils. On appelait l’aîné Na Zowa (le Nigaud), et le cadet Na Ngangu zi Kitangila (celui qui est habile pour compter).Quand Na Ngangu zi Kitangila rencontrait son aîné, il ne manquait jamais de se moquer de lui : « Toi, grand sot, tu n'as ni chèvre, ni cochon ; aujourd'hui c'est pourtant la richesse qui fait l'homme. J'ai des chèvres, moi, j'ai des cochons, moi ! » C'est ainsi que, tous les jours, il se moquait de son aîné.
Jusqu'au jour où Na Ngangu zi Kitangila voulut se marier. Quand il se présenta à son futur beau-père, celui-ci lui fit cette demande :
- Très cher, voici de l’argent ; va-t-en avec cela m'acheter un cochon. Seulement, prend bien soin, lorsque tu achèteras la bête, de ne prendre ni un mâle... ni une femelle...
Na Ngangu zi Kitangila parcourut tous les marchés... mais il n'y trouva évidemment que des mâles et des femelles. En désespoir de cause, il réunit les anciens pour leur demander conseil :
- Voyez, vous autres, mon beau-père m'a donné cet ordre : Va, achète-moi un cochon, mais n'achète pas un mâle, n'achète pas non plus une femelle. Eh bien ! vous les anciens, comment ferai-je moi ?
Les anciens étaient perplexes : « Nous ne voyons pas trop comment tu t'en tireras ! » Il y eut cependant un tout vieux qui lui répondit :
- N'as-tu donc pas un frère aîné ?
- Si, si, j'ai mon grand frère, mais il est si niais, le pauvre !
- Eh ! Va donc l'interroger !
Alors, Na Ngangu zi Kitangila se rendit au village de son grand frère. Na Zowa était occupé à nettoyer ses bananiers. On l’envoya chercher.
Les deux frères se saluèrent. Na Ngangu zi Kitangila présenta du vin de palme, battit le kufi (1) et dit :
- Cette calebasse, c'est pour toi que je l'ai apportée : je suis venu te demander conseil.
Na Zowa accepta l’offre. Ils burent le vin de palme, puis Ngangu zi Kitangila exposa à son grand frère la raison de sa visite. Celui-ci lui fit alors cette réponse :
- Apporte une chèvre, née de l’année. Alors je te dirais le moyen de te tirer d'embarras. Va, retourne à ton village.
Il retourna, courut chercher une chevrette et huit calebasses de vin de palme.
Na Zowa accepta la chèvre, et dit :
- C'est moi ton aîné, à qui tu as causé bien du chagrin, que tu moquais et traitais de nigaud. Cependant, voici mon conseil : envoie un messager chez ton beau-père lui faire savoir : « Beau-père, j'ai ton cochon, tu peux venir le prendre ». Mais ajoute : « Ne viens ni la nuit ni le jour ! »
Le beau-père dut se rendre à l’évidence, son gendre était très malin. « Ah ! il m'a ordonné : Ne viens ici ni de jour ni de nuit. Comment diable irais-je alors ? » En désespoir de cause, il fit dire par un messager :
- Qu'il mange donc le cochon, parbleu !
(1) Salut respectueux qui consiste à battre des mains en l'honneur de son aîné.
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