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« Les chefs des desservants l’avaient livré par envie » (1)
(Marc 15:10)
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“C’est avec déplaisir qu’on honore quelqu’un quand on a le sentiment de perdre quelque chose."
Iamblicus
Jésus et ses adeptes sont en Judée : de nombreux fidèles viennent à lui pour être baptisés. Les disciples de Jean le Baptiste s’en ouvrent à celui-ci : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, celui pour qui tu as témoigné, le voilà qui immerge et tous viennent à lui ».
Pour les disciples de Jean, il est clair que ce Jésus empiète sur leurs plates-bandes. Ils ont le sentiment que le succès de Jésus se fait aux dépens de Jean. Mais celui-ci ne perçoit pas la situation en termes de « limited good ». Témoin de Jésus, il a déjà fait savoir : « Après moi venu, devant moi devenu, parce qu’antérieur à moi, il est » (1:15). Aussi explique-t-il à ses disciples qu’il ne faut pas envier Jésus : la gloire de Jésus est la volonté de Dieu. Il leur rappelle ensuite ce qu’il leur a déjà dit : « Je ne suis pas le messie, mais je suis envoyé devant lui » (3:28) puis « Il doit croître et moi diminuer » (3 :30).
On retrouve dans cet échange la conception du monde en terme de limited good, cette idée d’un jeu à somme nulle où « le profit de l’un est le dommage de l’autre » (Montaigne), d’une relation de cause à effet entre le gain des uns et la perte des autres (2). L’objet du conflit est l’honneur, le bien limité par excellence.
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Pour l'anthropologue Julian Pitt-Rivers, « l’honneur est le prix auquel une personne s’estime, l’orgueil auquel elle prétend, en même temps que la confirmation de cette revendication par la reconnaissance sociale de son excellence et de son droit à la fierté ». C’est une prétention à laquelle la société a accédée.
Mais les prétentions de Jésus se heurtent à celles de ses rivaux. Ceux auxquels Jésus fait de l’ombre réagissent de façon hostile pour restaurer la balance initiale de l’honneur : ils se répandent en ragots et propos malveillants, affectent d’ignorer Jésus, le défient en public, ou s’efforcent de le réduire au silence. Autant de réactions typiquement inspirées par l’envie.
La renommée et la réputation de Jésus se répandent
La foudre, dit l'adage, s’abat de préférence sur les arbres les plus hauts. Or la renommée de Jésus se répand comme une traînée de poudre en Galilée. Ergo, sa gloire le désigne comme cible privilégiée de l’envie.
Dans les villages de Galilée, Jésus accomplit en effet de nombreux prodiges : ici, il guérit des malades et chasse les démons (1:34) ; là, il purifie un lépreux (1:42). La renommée de Jésus le précède partout. « Même de Iehouda, de Ieroushalaîm, d’Edôm, et d’au-delà du Iardèn, des alentours de Sor et de Sidôn, une multitude nombreuse entend ce qu’il a fait et vient à lui. »
A Kephar-Nahoum, on lui présente un paralytique (2:11) ; ailleurs, on lui présente une fillette hémophile (5:23), un sourd (7:32), un aveugle (8:22), un épileptique (9:17)... Son nom est devenu célèbre et le roi Hérode entend parler de lui (6:14). « Là où il arrive, villages, villes ou campagnes, dans les marchés, ils mettent les infirmes et ils le supplient de leur laisser seulement toucher les tsitsit de son vêtement. Tous ceux qui le touchent sont sauvés. » (6:56)
Finalement, il arrive à Jérusalem accompagné d’une foule nombreuse : « ceux qui vont devant et ceux qui suivent crient : Hosha’nah – Sauve donc ! – Beni qui vient au nom de Dieu » (11:9).
Une personne auréolée d’une telle réputation ne peut pas ne pas exciter l’envie, en particulier de ceux qui voient leur honneur diminuer quand celui de Jésus grandit. Tous l’envient pour ses succès et sa renommée. Ils s’en prennent à lui en éprouvant son honneur en public (3).
Les attaques contre Jésus se multiplient
Les voies de l’envie sont nombreuses. Dans le cas d’espèce, les attaques contre Jésus prennent quatre formes distinctes.
Les rumeurs
Les Scribes, descendant de Jérusalem, font courir le bruit qu’ « Il a le Ba’alzeboul ! Par le chef des démons, il chasse dehors les démons ! » (3:22).
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Après la résurrection, pour expliquer la tombe vide, les Anciens et les desservants feront courir le bruit que ses adeptes ont dérobé la dépouille de Jésus pendant la nuit (Matt 28:11-15).
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L’ostracisme
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L’ostracisme
Le jour du shabbat, Jésus parle dans la synagogue de son village (Marc 6:1-6). C’est là un acte qui n’est pas donné à n’importe qui. Il faut être quelqu’un pour cela. La réaction du public aux prétentions de Jésus est plutôt hostile :
D’où, cela ? A celui-là ! Quelle sagesse !
Elle lui est donnée ? A lui !
Et ses fameux prodiges qui se font par ses mains !
Celui-là, n’est-ce pas le charpentier, le fils de Miriam ?
Le frère de Jacob, de Joseph, de Judas, de Simon ?
Et ses soeurs, ne sont-elles pas ici avec nous ?
Ils trébuchent sur lui.
Jésus leur dit : « Un inspiré n’est sans gloire
Que dans sa patrie, parmi ses proches, et dans sa maison. »
Il ne peut exercer là aucun prodige, sauf pour quelques invalides :
Il leur impose les mains et les guérit.
Il s’étonne à cause de leur non-adhérence.
Il circule dans les villages. Là il enseigne.
L’autorité et la sagesse que Jésus prétend affirmer ne lui viennent pas de sa famille. Jésus, le fils d’un charpentier, n’a a priori aucun titre à faire valoir. Ainsi que le font remarquer certains judéens, il n’a jamais été à l’école : « Comment celui-ci peut-il connaître les lettres sans avoir été instruit » (Jean 7:15). Par conséquent, ses qualifications pour prendre la parole dans la synagogue sont des plus incertaines. Et pourtant, sa renommée s’est répandue dans tous les villages de Galilée. Et pourtant, le voilà qui prend la parole le jour du shabbat ; des disciples le suivent. Jésus est donc devenu quelqu’un depuis qu’il a quitté Nazareth. En terme d’honneur, l’enfant du peuple s’est élevé très au-dessus du peuple.
Las ! Le seul endroit où l’on n’ait pas fait honneur à Jésus, c’est dans son village natal de Nazareth. « Nul n’est prophète en son pays ».
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Les challenges d’honneur On peut décrire la chorégraphie d’un challenge d’honneur comme une danse à quatre temps : (1) la revendication d’un droit, d’un titre, d’un statut spécial ; (2) un défi opposé à cette prétention ; (3) la riposte à ce défi ; (4) le verdict du public. L'Evangile de Marc nous en offre maints exemples.
¤ Dès sa première apparition en public – Jésus enseigne dans la synagogue le jour du shabat – Marc note que les gens étaient « frappés de son enseignement » : « il les enseigne comme ayant autorité, et non pas comme les Sopherîm » (1:21).
Enseigner n’est pas donné à tous, car tout le monde n’a pas voix au chapitre dans le monde de Marc. Aussi, la démarche de Jésus est-elle comprise comme affirmation d’un droit à exercer un certain rôle et comme revendication d’un certain statut social.
Ici, le défi se présente sous la forme d’un « homme au souffle contaminé » qui vocifère et s’écrie : « tu es venu nous perdre ! ». Jésus le rabroue : « sois muselé ! sors de lui ! ». L’homme se convulse et le souffle contaminé sort de lui. Le verdict du public est manifeste : "Qu’est-ce que c’est ? Un enseignement nouveau ! Plein d’autorité ! Oui, il commande même aux souffles contaminés. Et ils lui obéissent !" Vite, sa renommée sort partout dans tout le pays autour de la Galilée (1:27,28).
Par comparaison, les Scribes voient leur étoile pâlir. Aussi beaucoup refusent-ils de reconnaître en Jésus le fils de Dieu. Ils le défient et médisent de lui. D’où les incessantes et hostiles questions adressées à Jésus. Ce sont autant de défis à son identité et à son autorité, i.e. à son honneur.
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Mais Marc rapporte que Jésus est très habile à riposter à ses détracteurs : ses réponses leur clouent le bec. Il faut avoir à l’esprit que toutes ces querelles se déroulent en public, il y a toujours une audience qui observe les défis et les ripostes, et finalement consacre le vainqueur en reconnaissant son honneur.
¤ De ce point de vue, les miracles que fait Jésus n’ont d’autre but que de contribuer à sa gloire, d’accréditer dans l’esprit de ses disciples et du public qu’il est bien ce qu’il prétend être : le Fils de Dieu. « Il manifeste sa gloire et ses adeptes adhèrent à lui » (Jean 2:11).
Il en est ainsi quand Jean le Baptiste, qui entend parler en prison des oeuvres du Messie, lui envoie l’un de ses disciples : « Toi, es-tu celui qui vient, ou bien devons-nous attendre un autre ? » Et Jésus lui répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : des aveugles voient et des boiteux marchent, des lépreux sont purifiés et des sourds entendent, des morts se réveillent et des pauvres reçoivent l’annonce » (Matthieu 11:3-5).
De même, à Kephar-Nahoum, quand on amène un paralytique et que Jésus lui dit “Enfant, tes fautes te sont remises”, il s’attire les foudres des scribes, qui l’accusent de blasphème : “Qui peut remettre les fautes sinon un seul : Elohim ?” A quoi Jésus riposte en demandant : « Qu’est-il plus facile ? Dire au paralytique “Tes fautes te sont remises” ou lui dire “Réveille-toi, prend ton grabat et va dans ta maison” ? » Alors il dit au paralytique : « Lève-toi et marche ! » Et tandis que celui-ci s’exécute, tous sont stupéfaits : « Cela, nous ne l’avons jamais vu ! » (Marc 2:10). (4)
Les miracles sont pour le prophète le moyen d’asseoir sa crédibilité. Désormais, « ils savent qui il est » (Mark 1:32-33).
¤ Dans la narration de Marc, la chreia responsive est le langage par excellence des challenges d’honneur.
La chreia est une figure de rhétorique consistant à utiliser adroitement une réminiscence concise attribuée à un personnage. En réponse à une question, la chreia responsive se présente sous la forme : "Quand on lui a demandé ceci, Untel a répondu...". Elle est fréquemment utilisée par le Sage quand il s’agit de riposter à une provocation, un défi mettant en cause son honneur, sa réputation ou sa valeur. L'homologie avec la chorégraphie des challenges d'honneur est évidente.
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Dans l’Evangile de Marc, on relève pas moins de quatorze chreiai responsives qui commencent par une question adressée à Jésus. Evidemment, ces questions ne sont pas des requêtes d’information dépassionnées, mais des défis qui braquent tous les yeux vers Jésus et ses opposants. Marc note à plusieurs reprises que les Pharisiens cherchent à « l’éprouver » (8:11) ; “Ils veulent l’éprouver” (10:2). Du reste, quand des Pharisiens et des hommes d’Hérode lui demandent : « Rabbi, Est-il permis de donner l’impôt à César ou non ? », Jésus commence ainsi sa réponse : « Pourquoi m’éprouvez-vous ? » (12:14).
Mais pas question ici de tendre l’autre joue ! La technique favorite de Jésus consiste à renvoyer le boomerang : à une question, il répond par une autre question. C’est le cas pour douze des quatorze chreiai responsives dans la narration de Marc.
Exemple 1.
- Les adeptes de Jean et des Pharisiens : « Pourquoi les adeptes de Iohanân et ceux des Peroushîm jeûnent-ils et tes adeptes ne jeûnent-ils pas ? » (2:18)
- Jésus : « Les fils de la noce peuvent-ils jeûner quand l’époux est avec eux ? » (2:19)
Exemple 2.
- Les Pharisiens : « Pourquoi font-ils [tes adeptes] ce qui n’est pas permis le shabat ? » (2:24).
- Jésus: « N’avez-vous jamais lu ce qu’a fait David ? Il était dans le besoin, il avait faim, et ses compagnons avec lui. Il est entré dans la maison d’Elohim, au jour d’Ebiatar le grand desservant. Il a mangé le pain des faces qu’il n’est pas permis de manger, sauf aux desservants. Il en a même donné à ses compagnons. » (2:23-26)
Exemple 3.
- Les Pharisiens : « Est-il permis à un homme de répudier une femme ? » (10:2)
- Jésus : « Que vous a prescrit Moshe ? » Et comme ils répondent que Moshe a permis de répudier, Jésus leur cite la Genèse : « Ce qu’Elohim a uni, qu’un homme ne le sépare pas ». (10:9)
Exemple 4.
- Les chefs des desservants, les Scribes et les Anciens : « De quelle autorité fais-tu cela ? Qui t’as donné cette autorité pour faire cela ? » (11:28)
- Jésus : « Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? » (11:30) Se sentant coincés, ils répondent : « Nous ne savons pas ». Et Jésus leur dit : « Moi non plus, je ne vous dit pas de quelle autorité je fais cela » (11:33).
D’autre fois, c’est Jésus lui-même qui prend l’initiative. Comme il s’apprête à guérir le jour du shabat, Jésus devance les questions des attendants à la synagogue : « Est-il permis, le shabat, de bien faire ou de méfaire ? » (3:4). Après avoir chassé les marchands du Temple : « N’est-il pas écrit : Ma maison est appelée maison de prière pour tous les goîm ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » (11:17)
C’est ainsi que, selon les codes de l’ancienne rhétorique, Jésus se révèle un redoutable rhéteur. Ses ripostes réduisent ses adversaires au silence. Et le public ne s’y trompe pas, qui l’acclame bruyamment. A chaque fois, l’honneur de Jésus en sort grandi.
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Quant aux vaincus, ils ruminent leur humiliation et cherchent le moyen de prendre leur revanche : « Les Pharisiens (...) se concertent avec les hommes d’Hérode, contre lui, pour le perdre » (3:6). « Les chefs des desservants et les Sopherîm (...) cherchent comment le perdre » (11:18). « Les chefs des desservants et les Sopherîm cherchent comment le saisir par ruse et le mettre à mort » (14:1).
Dénouement judiciaire : Arrestation, Procès et Mort.
A Athènes, les cours de justice servaient parfois de forums où l’on se livrait à des rituels de dégradation statutaire de certains personnages publics, qui faisaient de l’ombre à leurs ennemis. La même chose est arrivé à Jésus, qui fut arrêté et jugé par le Conseil où sont réunis les Anciens, les Sopherîm et les chefs des desservants -- le Sanhédrin (14:53ff). Ils le condamnent à mort et le livrent à Pilate pour qu’il le crucifie (15:1).
CONCLUSION
Selon Epicharmus, "Celui qui n’est pas envié n’est rien". Or Jésus n’était pas rien. Il fut envié à mort, le sort de tous les grands. Cela n’avait pas échappé à Pilate :
- « Oui, il savait que les chefs des desservants l’avaient livré par envie » (Mark 15:10).
- « Oui, il savait qu’ils l’avaient livré par envie » (Mathieu 27:18).
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SOURCES
- 'He must increase, I must decrease' (John 3:30) : A Cultural and Social Interpretation, par Jerome H. Neyrey et Richard L. Rohrbaugh, Catholic Biblical Quarterly 63 (2001), pp. 464-83
- Questions, Chreiai, and Honor Challenges: The Interface of Rhetoric and Culture in Mark's Gospel, par Jerome H. Neyrey – Catholic Biblical Quarterly 60 (1998), pp. 657-81
- "It Was Out of Envy That They Handed Jesus Over" (Mark 15:10): The Anatomy of Envy and the Gospel of Mark, par Jerome H. Neyrey et Anselm C. Hagedorn – Journal for the Study of the New Testament, 69 (1998), pp. 15-56
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Notes :
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1. Ce texte constitue une synthèse en français de quelques uns des travaux de Jérome Neyrey et al. Les citations de l’Evangile de Marc viennent de la traduction d’Eli Chouraqui, Desclée de Brouwer.
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2. La théorie du limited good est dûe à George Foster:
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L’image du Limited Good
L’image du Limited Good
Les comportements des paysans sont gouvernés par un système général de représentations en vertu duquel l’environnement dans son entier – l’univers social, économique, naturel – est structuré de telle sorte que toutes les choses importantes de la vie – comme la terre, la santé, l’amitié, l’amour, l’honneur, le respect, le pouvoir et l’influence, la sécurité – ne sont pas distribuées en quantité suffisante pour satisfaire ne fût-ce que les besoins minimums des villageois. Non seulement ces biens n’existent pas en quantité suffisante, mais il n’est pas dans le pouvoir des villageois d’ajouter en quoi que ce soit aux ressources existantes. Tout se passe comme si la pénurie de terre dans le village, un fait objectif, valait pour toutes les bonnes choses de la vie. (…)
Dès lors, tout progrès observé dans la situation de quelqu’un, en particulier dans le domaine économique, est perçu comme une menace pour la communauté tout entière. S’il n’existe qu’une quantité limitée des bonnes choses, quelqu’un forcément aura été dépouillé. Et comme il n’est pas toujours évident de savoir qui a perdu – ce peut être ego – chaque individu et chaque famille de la communauté se sent directement menacé. L’idée qu’on ne peut améliorer sa position qu’aux dépens des autres me paraît être la clef pour saisir l’image du Limited Good.
George Foster : Tzintzuntzan, Mexican village in a changing world. Waveland Press, 1988 (traduction personnelle).
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3. On ne lui pardonne pas ses coups d’éclat au Temple : il chasse les marchands du Temple (11:15-19) et met en garde contre les scribes : « Gardez-vous des Sopherîm : ils veulent marcher en robes et salutations dans les marchés, et premières stalles dans les synagogues et premières places dans les dîners, ces dévoreurs des maisons de veuves qui, pour l’apparence, prient longuement » (12:38-40).
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4. Jérome Neyrey : Miracles, in other words – social perspectives on healings. In “Miracles in Jewish and Christian Antiquity”, John Cavadini ed., Notre-Dame UP 1999.
1 commentaire:
Jean perçoit-il le prestige en termes de limited good ou pas ? D'après moi, il y a comme une contradiction dans le deuxième paragraphe.
Il me semblait que c'était plutôt oui.
Dans ce cas, l'exemple de Jean montrerait que la perception en termes de limited good n'expose pas systématiquement à l'envie...
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