18 déc. 2010

"Cités : près d'un jeune sur deux est au chômage"

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A la Une du Monde, daté de jeudi, ce gros titre : « Quartiers sensibles : 43 % des hommes jeunes sont au chômage » (cf. ici). Le taux atteignant 37 % chez les filles, on obtient une moyenne de 40 %, ce qui nous vaut cet autre titre, en page intérieure cette fois : "Plus d’un jeune sur trois est au chômage dans les quartiers sensibles" (cf. ici). L'info est reprise mardi soir par France 2, qui ouvre son JT de 20 heures avec ce titre : "Cités : près d'un jeune sur deux est au chômage" (cf. ici). Ces chiffres proviennent du dernier rapport de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles, que Le Monde s’est procuré en avant-première.

Le rapport de l’ONZUS sera rendu public fin décembre, mais, si je me fie à celui de l’an dernier, la proportion de chômeurs parmi les jeunes de 15 à 25 ans atteignait 12,6 % en 2008 (cf. le tableau ci-dessous). On est très loin de 40 % !


En vérité, les titres cités plus haut sont fallacieux. Les chiffres annoncés sont des taux de chômage : la part des chômeurs parmi les jeunes actifs, et non parmi l’ensemble des jeunes, qui sont pour la plupart à l’école. Ce que Luc Bronner, le (très bon) journaliste du Monde, explique bien dans son article : « Les chiffres sont terribles : dans les zones urbaines sensibles (ZUS), 43% des jeunes hommes actifs et 37% des jeunes femmes étaient au chômage fin 2009, soit le double de la moyenne nationale. »

A taux d’activité constant, la proportion de chômeurs parmi les jeunes des ZUS devrait avoisiner 15 % en 2009.
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