24 sept. 2009

Deux mondes (2)

Il est aujourd'hui de bon ton de dénigrer le PIB par habitant. Ce serait un mauvais indicateur du bien être, qui renseigne sur le niveau de vie, mais laisserait de côté l'essentiel : la qualité de la vie.
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Il n'en reste pas moins, en règle très générale, qu'"on préfère avoir plus de quelque chose que moins" (1). C'est sans doute pourquoi on nomme "bien" plutôt que "mal" une "chose matérielle qui procure une jouissance" (Grand Robert). Parce qu’elle permet à chacun d’accéder à plus de biens, la croissance économique devrait donc ajouter au bonheur du plus grand nombre.
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Pour le comprendre, comparons le niveau de vie de deux familles, dont l'une vit dans un pays riche et l'autre dans un pays pauvre. Dans son manuel, David Weil a astucieusement juxtaposé les deux photos ci-dessous (2). Elles représentent une famille anglaise type et une famille indienne type, avec leurs possessions étalées devant elles, et leur maison derrière :
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Apparemment, le niveau de vie de la famille anglaise est très supérieur à celui de la famille indienne. Ce niveau de vie supérieur permet à la famille anglaise d'avoir aussi une qualité de vie meilleure. Logiquement, elle s'estime plus satisfaite de sa vie (3).
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(cliquez pour agrandir)

Notes

(1) Gregory Mankiw, Principes de l’Economie, Economica, p. 575

(2) David N. Weil, "Economic Growth", Addison & Weisley, 2d edition, 2008

(3) David Leonhardt : Maybe Money Does Buy Happiness After All, New York Times, 16 april 2008. Le graphique est de Betsey Stevenson and Justin Wolfers d'après les résultats des enquêtes Gallup dans le monde (cf. leur article).

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