Dans un article du New York Times magazine (The Real Marriage Penalty), on apprend que l'égalité économique croissante entre les hommes et les femmes contribue à augmenter l'inégalité sociale. Autrefois, c'était surtout les femmes des pauvres qui travaillaient ; aujourd'hui, non seulement les bourgeoises travaillent, mais elles tendent à gagner autant que leurs maris (e.g., la femme du médecin est de plus en plus souvent elle-même médecin -- cf. ce n° d'Etudes et Résultats: La situation professionnelle des conjoints de médecins, pdf). Il en résulte une augmentation structurelle des inégalités de revenus entre ménages. On peut le montrer au moyen d'un exemple très simple comparant les revenus d'un couple de bourgeois et d'un couple d'ouvriers:
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A cela s'ajoutent probablement les effets d'une homogamie croissante. La segmentation sociale croissante des lieux de vie et de travail (cf. ce diaporama ppt -- 3 Mo -- de James Galbraith sur l'évolution des inégalités spatiales de revenus aux USA depuis 1969), ou des innovations technologiques comme le online dating, ont multiplié les opportunités d'appariements sélectifs. Comme le dit ce psychologue évolutionniste: “assortative mating is driven by our personal preferences, but also by whom we meet, and these days we have many more opportunities to meet others like ourselves.”
J'ajouterai un autre changement structurel qui joue dans le même sens : aux US, les pauvres vivent de plus en plus dans des ménages isolés ou monoparentaux ; c'est l'inverse chez les riches. Ainsi, les taux de célibat et de divorce des femmes les moins diplômées sont désormais plus élevés que ceux des femmes les plus diplômées. S'agissant du divorce, les écarts sont spectaculaires, et ils augmentent depuis trente ans (cf. graph. ci-dessous).
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